Monsieur Jean Louis DEBRÉ, Président Conseil constitutionnel
2, rue de Montpensier 75001 Paris
Monsieur le président,
Le 30 juin 2009 je vous faisais parvenir un courrier qui n’a pas justifié de votre part, depuis, une réponse.
Je vous écrivais :
«Le 20 juin dernier, lors de la soirée sympathique organisée à l’Ile aux Moines, dans le cadre du Salon du livre de Vannes auquel, comme l’an passé, vous participiez, nous nous sommes retrouvés à la même table.
En voyant à ma boutonnière « l’épinglette blanche », qui symbolise ma démarche depuis plus de 20 ans en faveur de la reconnaissance du vote blanc, vous m’avez demandé (ce que vous saviez déjà puisque, l’an passé, vous m’aviez dit « connaître très bien l’action que je mène) – peut-être pour faire…un effet, « c’est quoi, çà »?
Et appuyant d’un geste désinvolte votre propre réponse qui voulait dire « foutaise » à celle que je vous apportais, vous m’avez rétorqué : « le vote blanc c’est la « déresponsabilisation » moi je préfère « une abstention à un vote blanc » ! Car cela au moins c’est une opinion » ! Il n’est pas dans mes habitudes de ne pas répondre mais, le lieu et le moment n’étant pas très choisis pour développer mes arguments, j’ai préféré rompre là un éventuel débat, me promettant de le remettre à plus tard. …/… (Voir lettre ci-dessous)
Aujourd’hui vous devez être pleinement satisfait.
Vous allez, même, lors des prochaines européennes, être comblé.
Après les piteuses municipales, le record des abstentions devrait atteindre les sommets. De nombreux mouvements et associations appellent en effet au boycott du scrutin. De plus les votes blancs, décomptés séparément, mais non reconnu comme étant des Suffrages exprimés, s’ajouteront aux abstentions.
Ce qui gonflera artificiellement les scores de toutes les listes dont celle du Front National à laquelle les sondages accordent déjà des chiffres significatifs.
Le résultat démontrera toute la réalité de mes propos de 2009 ; …/…Je trouve donc grave et me semble-t-il, peu responsable, qu’en votre qualité d’ancien ministre de l’Intérieur de la République et actuel président du Conseil constitutionnel ; vous puissiez oublier que votre rôle « est de faire respecter la Constitution et les « libertés publiques » et non, me semble-t-il, de faire l’apologie de « l’abstentionnisme !»
Vous êtes mis devant vos responsabilités.
Je reste à votre disposition.
Citoyennement vôtre.
Gérard Gautier Saint-Brieuc le 28 avril 2014