Seul tu es… Seul tu resteras…

Après une longue nouvelle nuit insomniaque,
Cauchemardesque, tourmentée
Faite d’anxiété et remords
La lune impudente, astre morne et pelé,
Aride et déserte, belle que de la Terre
Dans l’insondable bleu galactique.
S’estompait furtivement

Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait plus lourd.

Depuis des jours et des jours, sans fin,
Tu erres,
A la vaine recherche d’âme qui vive.
Ange de la mort, maudit tu es.
Forcené, tu as persécuté, assassiné
L’impie, l’Autre.
Aveuglé, la parole de fous,
Intolérant, tu as écouté
Et rejeté la sagesse,
Les mots de Paix

Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait plus traînant

Tu cherches un regard toujours absent,
Tu as trucidé, égorgé, éventré,
Asservi Tes frères,
Enfants, Femmes, Vieillards
Tous innocents.
Tu as détruit l’Œuvre des Hommes.
Anéanti le passé, créé le rien,
Une Terre vide de vie, sanglante.
Vers les limbes, pour toi et les tiens,
A jamais interdites, tu chemines…
Nulle beauté à découvrir
Nul humain à rencontrer.
Tu sens la mort, tu es la mort.

Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait plus hésitant

Tu as fait tienne une Religion
L’a crue, à toute autre, supérieure,
Fanatique tu as oublié
Que toute croyance se respecte,
Que croire en la vie, en l’enfant qui s’éveille
Au vol de l’oiseau
Au nuage qui fuit vers l’ailleurs
Au sourire-fleur de l’innocence
Est bénédiction.
Toute vie se mérite
Se partage et non point se soustrait
Le nier est folie, crime.

Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait plus angoissé

Dans ta quête assassine
Tu as tué tes gourous.
Maintenant tu es seul, ébranlé dans tes croyances.
Tu voudrais pouvoir, revenu à la raison,
Regarder l’eau fuir,
Ne pas arrêter son cours
Pour qu’en partage, en aval, un inconnu,
Ton frère, puisse assouvir sa soif.
Mais nul Être ne la boira.
Tu hurles sans écho que nulle Divinité
Demande et mérite
Que Dieu unique elle soit.

Sur le sable gorgé de sang
Ton pas se fait encore plus chaotique

Tu appelles, en vain,
Tremblant, quémandant
L’aide d’un humain,
Pour éparpiller en offrande,
Sur la Terre, les graines d’Humanité.
Mais trop tard,
Tu as créé le néant
Seul tu es,
Seul Tu resteras,
Condamné à l’errance.

Là-bas se lève, Créateur
Le Dieu Soleil!

1 mai 2015

Ambassadeur de la Paix
Honoré par cette distinction pour le poème « Avenirs décimés » et l’ensemble de ses actions en faveur de la Paix