Loi Travail et manifestations : tous concernés, à chacun ses responsabilités.

Loi Travail et manifestations : tous concernés, à chacun ses responsabilités.

 

Au moment où s’exacerbe dans le Monde la violence meurtrière aveugle de l’obscurantisme, de l’intégrisme, la situation sociale et les actions et manifestations violentes dans toute la France interpellent.

 

Il serait bon avant qu’il soit trop tard en effet que les différentes parties en présence acceptent de mettre en cause leurs responsabilités respectives.

Le gouvernement actuel tout d’abord qui n’est pas le seul, pour autant, à devoir en assumer la plus  grande part. Celle-ci est en effet largement partagée par tous les partis et parlementaires et élus de tous les niveaux de la pyramide institutionnelle qui depuis plus de 40 ans ont fait profession de la politique. Ils n’ont jamais traité les «vrais problèmes» et ont fait du clientélisme en favorisant des accords de circonstances au lieu d’un traitement de fond. Cela quelque soit le dossier à traiter.

Ce qui a provoqué l’augmentation permanente de la dette publique, des charges sociales, des impôts des contribuables pour financer les régimes spéciaux des retraites et les errements de la loi des 35 heures.

Les syndicats eux-mêmes, qui ne peuvent nier leur complicité et  dont la représentativité est logiquement contestée,   serait coupable.

Il ne doit pas être ignoré que ceux qui aujourd’hui se hérissent, pour élargir leurs bases ont pour certains participé, en imposant les rapports de force, à l’entreprise de casse du Pays dans de nombreux secteurs d’activité, presse, transports, énergie…

Cela au lieu de regarder les réalités dont ont été et vont être victimes, en fait, par voie de conséquences les humbles, les demandeurs d’emplois et tous les salariés dont le statut social va les mettre en état de plus grande précarité.

Je suis pour le Libéralisme lorsque cela va dans le sens du respect de l’Autre et de ses droits, pour le Capital lorsqu’il s’agit de celui d’un entrepreneur et non celui issu des plus values boursières et oublieux d’une saine et indispensable répartition.

J’ai été, en tant que chef d’entreprise, un des premiers adhérents de ATTAC 22, la première antenne créée en France. Je me suis élevé dés 1993 contre l’ Economie financiarisée et plus tard contre la création et les dérives de l’Europe des marchands. Je n’oublie pas le Déni de Démocratie du Traité de Versailles.

Aimant traiter les causes et non les conséquences, j’ai présenté, le 12 octobre 1993, à tous les gouvernants, à tous les parlementaires et à tous les syndicats de salariés et patronaux, aux médias, la création d’un Symposium international… « Les Etats généreux de la solidarité »

Ce dernier avait pour ambition de réunir également des économistes, des scientifiques, des chefs d’entreprises, des philosophes. Devaient être abordés sur les thèmes suivants : « la nécessaire remise en cause des systèmes économiques, sociaux, politiques de notre Société, en intégrant les notions de l’indispensable prise en compte des technologies au service de l’Homme, de nouvelles formes de solidarités, de la mise en avant des valeurs humaines »

Aucun écho n’a été donné à cette proposition. La responsabilité de tous les destinataire est engagée.

Depuis, en effet, tout ce qui a nourri la crise connue a continué à prospérer grâce à ceux qui auraient du arrêter le processus mortifère.

Aussi, aujourd’hui, si tous les acteurs ont réellement la volonté de voir une embellie éclairer la vie sociale, de voir plus d’équité, il faut que les citoyens dont le statut social les met à l’abri, pour le moment, de la précarité d’emploi, dans un esprit de solidarité, doivent accepter l’abandon de certains avantages acquis.

Les syndicats pour être crédibles, doivent accepter de ne pas voir perdurer, les situations de rentes, issues de la Guerre, dont ils bénéficient. Le syndicalisme, comme je l’ai proposé à tous les partenaires sociaux, doit devenir obligatoire.

Le MEDEF, dont il faut rappeler qu’il a fait lors de la disparition du CNPF une OPA sur les PME et PMI, doit avoir conscience également de la faiblesse de sa représentativité, de l’importance et du respect qui est du aux salariés.

Le gouvernement et les politiques, qui connaissent celles à mener, doivent entreprendre les vraies réformes. Cela en n’ayant pas le regard rivé sur leur propre avenir électoral, en faisant belles promesses clientélistes. Cela en reportant à plus tard, via des aides financières supplémentaires, les conséquences pour les contribuables.

La paix et la justice sociales ont un prix à payer.

 Sauf pour un temps, ce n’est pas une «révolte dans la rue» qui permettra de les conquérir.

Nous sommes tous concernés.

Gérard Gautier

Saint-Brieuc le 29 mai 2016