Confinement
Parti de Chine depuis longtemps, pas sournois,
Il nous avait avertis de son arrivée prochaine
Mais depuis Tchernobyl
Nous savions, qu’arrêté à la frontière Il serait.
Qu’il se rapproche des dilettantes latins,
Et que, chez eux prenne quartiers
Etait à nos regards, obséquieux, chose naturelle.
Sa visible reptation plus d’un avait inquiété
Mais tous pensaient que jamais, demain,
Sa venue point chez nous serait.
Surgi de l’Est, le mal, débridé, s’est rapproché,
Et peu soucieux de belles manières s’est installé.
Planétairement s’est étalé.
En Beau Pays de France,
Aux résistantes forces parfois tardives
Par ses gouvernants mesures prises,
Frontières fermées.
Les habitants, pas tous citoyens,
Pris de frénétiques coliques
Soucieux de leur précieuse santé,
Se sont rués vers grandes surfaces
Pour leur propre sauvegarde assurer
Ont regagné ignorant le partage
Leurs chez-soi.
Certains, sans doute dans le besoin,
Chariot pleins d’hygiénique papier,
D’ autres, aux mains sales,
de solutions hydro-alcooliques.
Sur eux, ayant déjà perdu conscience,
S’est refermée la porte de la solidarité.
Très peu sont allés,
Au surprenant scrutin ouvert,
Déléguant, à d’autres, leurs responsabilités.
Soudain surpris de se retrouver confinés
Dans le Pays de la Liberté,
Les lois étant pour les autres,
Le beau temps un moment revenu
Sur les plages, dans les publics jardins,
Se sont jetés, ignorants de leur culpabilité
Oublieux dans le même temps
Que dans un Monde déboussolé,
Des Humains par milliers,
Aux fous de guerre abandonnés,
Survivants pour un temps,
Sont confinés,
Par des frontières condamnées
En Syrie, en Palestine, en Turquie.
A quand une universelle pandémie
de la Fraternité,
de la Paix ?
Gérard Gautier L’Echarpe
Saint-Brieuc 20 mars 2020