D.S.K. de conscience.

17 mai 2011

D.S.K. de conscience.

Alors qu’il doit bénéficier, comme tout justiciable, de la présomption d’innocence, le directeur du F.M.I, Dominique Strauss-Kahn, accusé de tentative
de viol et d’agression sexuelle et incarcéré, se voit à mis, en France, en accusation pour une autre affaire datant de 2002.

La victime qui dénonce ces agissements est une journaliste qui a affirmé qu’elle avait été agressée sexuellement par lui en 2002. Cette information a été révélée par sa propre mère qui, aujourd’hui, dit regretter « avoir dissuadé sa fille de porter plainte »

Cette information avérée interpelle.

Cela met en lumière la situation d’une femme agressée « victime présumée. » Actuellement, on le voit, de nombreux commentaires tendent à faire de cette personne de New York une « présumée coupable complice d’une sourde machination. » 

On sait que faute, parfois, de pouvoir apporter la preuve de cette atteinte au respect des droits humains, cela incline, d’une façon générale, trop souvent les victimes de tels actes à la discrétion et, double peine, à subir une grande souffrance morale. Cela en prenant sur elles-mêmes des responsabilités qui ne sont pas les leurs. D’où des risques de troubles psychiques.

Dans le cas de la journaliste française, le fait de ne pas avoir déposé plainte peut se justifier par le fait qu’elle était très proche, semble-t-il, de la famille de celui qu’elle accuse.

Par ailleurs, que sa mère, pour cette raison, puisse lui avoir conseillé de ne pas porter plainte peut se concevoir. Pas forcément s’excuser. Cela d’autant plus que ne peut être négligée l’idée qu’une autre motivation ait été de ne pas jeter l’opprobre sur un membre important du parti dont elle était l’une des élus. D’où, aujourd’hui ses regrets.

Une autre question que l’on doit se poser est de savoir pourquoi, après l’émission, en 2007, de Thierry Ardisson, il n’y a pas eu, si cela ne reflétait pas la vérité, de dépôt de plainte pour diffamation de déposée contre la journaliste ?

Il apparaît que ces propos n’ont pas été diffusés dans le cadre de l’émission.

Or les propos de l’accusatrice d’aujourd’hui étaient en effet sans équivoque. Je les ai vus ce matin sur Internet. 

Ils viennent d’être supprimés à la demande de Paris première pour atteinte aux droits d’auteur. (Source : http://www.menly.fr/2011/05/la-journaliste-agressee-en-2007-par-dsk-temoigne-en-video/)

Il n’est pas concevable que cette émission et son contenu aient pu échapper à la vigilance des responsables du parti socialiste. Or aujourd’hui c’est l’impasse totale qui est faite par tous ses membres, sur cet épisode qui est révélateur d’un problème grave de nature pathologique de celui qui est sous les feux de l’actualité. A une époque ils auraient pu l’aider.

Si certaines femmes ont considéré ses assauts comme venant d’un séducteur un peu pressant, d’autres voix vont peut-être se faire entendre maintenant pour dénoncer d’autres faits.

Or, prévenir étant guérir, en se taisant et en n’acceptant pas la réalité, le parti socialiste a peut-être perdu celui qui apparaîssait être son meilleur candidat pour la présidentielle. Ils ont également perdu un peu plus de crédibilité.

Leurs adversaires n’ont pas à se réjouir. Ils savent, eux aussi, ce qu’est le monde du silence.

Quant à la mère de la journaliste, cet épisode de sa vie restera pour Elle, un D.S.K. de conscience.