Act Sarko Alphonse BOUDARD et le Petit DUCE

28 septembre 2009

Alphonse BOUDARD et le « Petit DUCE » …

En ces temps on l’on parle souvent de talonnettes, je vais tenter de reconstituer, de mémoire, une interview d’Alphonse Boudard que j’ai écoutée, il y a de nombreuses années. Sur FranceèInter je crois. Elle me semble assez évocatrice. Je serais reconnaissant à toute personne qui serait en possibilité d’apporter des précisions voire des corrections à la présente recension. 

C’était, avant ou durant, la dernière guerre mondiale. Alphonse BOUDARD dit « Le Chinois » avait obtenu, rare privilège, une interview de Mussolini * qui, on le sait, termina sa vie « pendu par les pieds à un croc de boucher »… (* un « bas du cul qui se prenait pour un Grand d’Espagne* selon l’ expression empruntée à l’un de mes amis, André Coupé, artiste peintre.)

En grand professionnel, Alphonse Boudard, sensibilisé par les propos de rares collègues qui avaient pu bénéficier d’un entretien avec le dictateur, s’enquit auprès de l’un d’entre eux, du déroulement de son entrevue avec ce dernier

A la grande surprise de ses amis, la rencontre étant fixée un lundi, le journaliste, fut, toute la journée du dimanche, invisible.

« Le Chinois » se présenta à l’heure fixée et après quelques instants d’attente fut introduit dans le bureau du Duce.

Et, là, surpris, ce dernier, trônant au fond de la salle immense dans son fauteuil situé sur une petite estrade, vit un grand gaillard arriver jusqu’à lui, traversant rapidement l’espace, sur la pointe des pies, à petits pas serrés et sautillants !

Comble de sa surprise, il vit le reporter, non pas venir s’installer dans le fauteuil profond situé devant lui, en contrebas, là où il aurait eu tout loisir de le toiser, mais, à sa hauteur, sur le coin de son bureau

L’interview se déroula pourtant normalement et celle-ci, une fois terminée, Alphonse Boudard repartit de la même manière qu’il était arrivé sous les yeux d’un Mussolini interloqué.

Le journaliste, privilégié aux yeux des autres confrères du Monde entier, rejoignit ceux-ci dans l’ Hôtel où ils s’étaient réunis en l’attendant. Il y fut accueilli par des exclamations, des quolibets et surtout par un flot de questions.

L’une de celles-ci eut une réponse qui donnait une justification à sa disparition dominicale et les laissa tous pantois. « Non, non il n’avait pas glissé, n’était pas tombé ». Sachant que par perversité, la salle était cirée à souhait pour la rendre la plus dangereuse qui soit sur le plan de l’équilibre, pour un humble bipède, il s’était évertué, la journée durant, à trouver la meilleure formule pour rester… « un homme debout ».

Il avait retenu ainsi l’allure rapide des Bersaglieri.**

En fait, Mussolini qui ne savait pas que la grandeur d’un Homme n’a rien à voir avec sa taille, avait peu d’estime pour « les plumitifs » et adorait les voir « s’aplatir » devant lui. Il en fut ce jour-là pour ses frais.

Il n’est pas sorti grandi de cet épisode.

** Corps d’Elite de l’Armée italienne qui a l’habitude de défiler au pas de course. POLIMENO un peintre italien de mes amis, au grand talent, a fait partie de ce Corps.