Jean SARKOZY fait de l’ EPAD

Je veux être le candidat de cette France qui souffre et non celui des appareils, celui des notables, celui des élites. Je veux être le candidat du peuple. » Nicolas SARKOZY Discours Montpellier 3 mai 2007.

Jean SARKOZY fait de l’EPAD?

Une tempête de réactions de tous ordres a enflé depuis qu’écho a été donné à ce que l’on pourrait appeler « la chronique d’une élection annoncée ». Celle de Jean Sarkozy à la tête de l’établissement gérant La Défense. Cela alors même qu’il n’est pas encore membre du conseil d’administration de l’ EPAD , l’élection ayant lieu le 23 octobre.

Pourtant il n’y a rien d’étonnant dans ce qui n’est, en fait, qu’une nouvelle avancée dans la mise en place d’une monarchie programmée. La démocratie étant d’ores et déjà, depuis longtemps confisquée au peuple.

En effet, il ne s’agit pas, dans le cas présent, d’un problème d’âge mais bien de la non prise en compte des nécessaires compétences et de l’indispensable expérience face aux responsabilités qui seront celles d’un président qui aura à gérer un budget d’environ 200 millions d’ €uros. (*) Cela étant du au seul mérite de la naissance de l’intéressé et au profil de carrière qu’on dessine pour lui.

D’aucuns remettent en cause l’élection du « Fils » au conseil général des Hauts de Seine au motif que ce département est « tenu » par les disciples du « Père ». On ne peut suivre ce raisonnement et ainsi discréditer une élection, sauf, bien sûr, si des faits venaient nourrir l’idée qu’il puisse y avoir déjà eu, dans ce beau département des Hauts de Seine, des exemples de « pressions amicales » voire pire… des collusions douteuses.

Sur ce dernier point, malheureusement, il faut l’admettre, cela a effectivement déjà existé.

Il ne faut pas oublier que Charles Pasqua, évincé par le suffrage universel de tout mandat, inquiété par la Justice pour ses implications dans de nombreuses « affaires », a pu lui échapper en étant à nouveau « immunisé » en 2004, grâce à l’obtention d’un providentiel mandat de sénateur acquis au suffrage indirect avec la complicité de 211 grands électeurs, aux ordres, représentant le collège des délégués des conseils municipaux, des députés, des conseillers généraux (et oui !) des Hauts de Seine.

Par ailleurs, pour sa défense l’intéressé indique que pour devenir président il lui faudra d’abord en passer, pour devenir administrateur, par une élection. Soit.

Sauf que là également une place s’est libérée au bon moment. Un haut fonctionnaire et grand serviteur de l’ Etat, vice-président du conseil général et maire de Meudon, a accepté pour lui ouvrir le chemin, de démissionner. Il a été nommé depuis membre du Conseil économique, social et environnemental. Une institution qui, au niveau de sa représentation nationale, budgétivore, est seulement justifiée par son rôle de centre de reclassement d’élus en mal de mandat. Elle devrait en ces temps de crise, plus que jamais, être supprimé.

Il semble difficile, du fait de son comportement, d’avoir une grande considération pour le « Monarque potentiel ».

Mais que penser du monde larvaire des laquais, pleutres et autres paltoquets qui nombreux, à la Cour l’entourent et plus royalistes que le Roi, sans fierté ni respect d’eux-mêmes et de l’éthique, attendent, couchés sans doute, qu’une parcelle de pouvoir ou de promotion sociale, puisse leur être dévolue ?

Il serait intéressant de savoir que veut dire, pour eux, aujourd’hui, « respect de la République » ?

(*) L’EPAD est, parmi de nombreuses autres, une des conséquences d’un centralisme parisien irresponsable et d’un aménagement du Territoire scandaleux dont la désertification en marche est une illustration préjudiciable à l’avenir des Régions. Or la responsabilité de cela est celle des hauts fonctionnaires de la DATAR qui jouent Paris contre la « Province ».