Argoat

ARGOAT

Ici, les nuées rampantes
S’accrochent aux crêtes,
S’épanchent en bruines denses,
Dansent aussi les brumes
S’effilochant aux ronciers.
Ici, écrins de végétales richesses,
Les paysages sont splendeurs cachées
Offertes à ceux qui en font la quête
Et marquent, ainsi, respect.
Ici, tout est beauté, silence,
Le temps martyrise la dentelure fine
Des chapelles,
La granitique nostalgie verdie
Des manoirs oubliés.
Ici naissent ruisseaux chantants et musardants,
Rivières vagabondes et furibondes,
Echappées d’une vasque-offrande,
Fontaine de jouvence,
Eaux nourricières fuyant vers mer et océan.
Ici plane, dans la lande, l’aura des poètes,
L’ombre inquiétante de l’Ankou
Et la permanence mystérieuse des temps passés,
Des fastes disparus, espoirs de jours meilleurs.

Ici est l’ARGOAT.

Saint-Brieuc. 2 décembre 1998