Sarkozy « Pour une République irréprochable »

L’annonce vient d’être faite que le président de la République présenterait d’ici la fin de la présente semaine dans le cadre de la poursuite de la révision générale des politiques publiques, « des mesures structurelles pour le bon fonctionnement de la République irréprochable». 

Même si d’aucuns émettront des réserves quant au suivi de ses intentions, je veux me persuader que cela n’est pas un nouvel effet d’annonce.

Par contre, connaissant la défiance générale des citoyens à l’égard de la classe politique, il est surprenant que la volonté exprimée ne s’exerce qu’au seul niveau des membres du gouvernement. En effet, elle est fondée sur une formule à laquelle j’adhère totalement et qui devrait prendre en compte tous les élus, y compris le président de la République, :«pour être exemplaire, il faut d’abord l’être vis-à-vis de soi-même». 

J’en appelle quant à moi, de leur part, depuis de longues années, au respect du devoir d’exemplarité.

Or en de nombreuses occasions, j’ai présenté, sur ce point, au président des propositions constructives lorsqu’il était ministre de l’ Economie, des Finances et de l’ Industrie ou de l’Intérieur. Plus tard, lorsqu’il a été élu président, cela en me fondant sur ses déclarations de campagne quant à sa volonté « de redonner ses lettres de noblesse à la politique » à sa détermination «de faire de la politique autrement».

Cela, je dois le dire, toujours sans avoir perçu depuis une velléité d’exécution de sa part.

Aussi, à la lumière de propos troublants enregistrés concernant l’indépendance de la Justice dans l’affaire Bettencourt, il serait opportun et surtout salutaire, pour le chef de l’Etat de déclarer qu’il abandonne son dessein de voir « les juges d’instruction supprimés ».

Ce serait un pas important qui, de surcroît, le crédibiliserait vers « une République irréprochable. »

Pour aller toujours dans le même sens, le président pourrait soumettre au gouvernement un projet de loi – ce qui lui a déjà été suggéré à plusieurs reprises - « tendant à rendre inéligible à vie tout élu ayant été impliqué et condamné dans le cadre de la gestion de fonds publics avec recherche de profit personnel direct ou indirect. Cette disposition pouvant être étendue à tout élu reconnu comme ayant participé, au cours de l’instruction, du délit de complicité passive en faisant ainsi obstacle à la révélation de la vérité».

Ce projet de loi repose sur le constat fait du nombre important d’élus, de toutes sensibilités, impliqués et condamnés au cours de ces dernières années dans des affaires de corruption ou de blanchiment d’argent. Bon nombre ont ensuite bénéficié de mesures d’auto – amnisties considérées légitimement, par les autres justiciables et les Français, comme scandaleuses. D’autres ont été déclarés inéligibles temporairement. Certains siègent à nouveau, aujourd’hui, à l’ Assemblée Nationale ou au Sénat.

On sait que ne pas avoir le courage de prendre ses responsabilités de manière volontariste au moment opportun n’évite pas que celles-ci soient prises, par d’autres, sous la pression des évènements. L Histoire en porte témoignage. L’actualité également.

Il en va ainsi de la Fédération française de football pour qui la leçon est venue d’Afrique du Sud. Loin d’être irréprochable en ayant couvert pendant trop longtemps l’autisme et le mépris de son entraîneur et ses propres dérives internes elle paye aujourd’hui la note. Comme tous ceux qui aime le sport.

Or beaucoup de Français aiment, encore, la France..