Abstentions Vote Blanc Groupe d’études Une imposture

Texte actualisé le 10 juin 2018

Abstentions Vote Blanc Groupe d’études Une imposture 

La création du groupe « Etude vote blanc abstention » est due à l’initiative de Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor. Ce dernier m’en avait informé le 15 juin dernier en me demandant si j’acceptais de rencontrer le futur président de ce groupe d’études. Je lui avais donné mon accord de principe en émettant toutefois des réserves fondées sur « les expériences et autres déconvenues » vécues depuis 1989. Depuis les contacts avaient cessé. 

Je n’ai appris qu’en septembre, de manière incidente, que le Groupe existait officiellement depuis le 15 juillet. A ce jour il n’est pas encore constitué.

Le premier objectif fixé par les membres du Bureau de l’assemblée nationale est d’analyser« ce qui motive les Français à ne pas aller voter ?» Se poser la question est la démonstration, à la limite du grotesque, de la distance qui sépare la classe politique des citoyens et le reflet du manque d’écoute et de considération qui est porté à ces derniers.

Pour éviter aux membres de ce Groupe d’études, de perdre du temps et surtout d’oublier un certain nombre de raisons légitimes que les Français ont de ne plus leur faire confiance, je souhaite leur apporter ma contribution bénévole.

La lecture des textes qui suivent concernant « Les raisons du divorce entre les Français et leurs représentants : de l’histoire ancienne » et «Les raisons du divorce entre les Français et leurs représentants : Voici pourquoi les citoyens ne veulent plus voter» met en évidence, puisqu’ils en ignorent, « l’autisme » des partis et des élus et leur peu de volonté de voir la Démocratie retrouver des couleurs dans notre Pays. .

Le deuxième volet concerne le Vote blanc.

L’association Blanc c’est exprimé qui œuvre depuis 1989 pour la reconnaissance de cette expression, se félicite de voir la médiatisation grandissante actuelle de ce dossier. Dans le cas présent, elle ne peut pourtant, au minimum, que s’étonner de voir figurer « une telle étude concernant cette expression » dans la mission du Groupe d’études. Du fait de son action permanente auprès de tous les gouvernements, partis et élus, des propositions et démonstrations qu’elle a pu présenter, elle est en droit de considérer que cela semble appartenir à une forme de récupération politicienne, de cynisme, d’indécence qui ne donne pas une grande crédibilité à ses auteurs.

La lecture de «Les raisons du divorce entre les Français et leurs représentants l’absence de la reconnaissance du vote blanc : un déni d’expression démocratique » devrait permettre aux parlementaires de tous bords de demander, immédiatement, l’inscription en deuxième lecture de la loi votée par l’Assemblée nationale le 30 janvier 2003.

Ce serait faire la démonstration de leur volonté de rendre aux citoyens le véritable choix de l’expression Démocratie qu’est le vote.

Ce qui aujourd’hui leur a été confisqué.

Les raisons du divorce entre les Français et leurs représentants :

1 – de l’histoire ancienne


« Il est évident – ce que je démontre quant à moi depuis 1989 et comme cela est indiqué sur le site gouvernemental Vie publique – que l’abstention traduit une crise de la représentation et peut aboutir à un affaiblissement de la légitimité du pouvoir politique élu avec un fort taux d’abstention, et qui ne représenterait alors qu’une partie de la population. » 

Je souhaite démontrer que la mission du Groupe d’études sur l’abstention et le vote blanc, dont je souhaite qu’elle soit réellement motivée par une volonté de remise en cause importante de la classe politique, aurait pu être entreprise il y a très longtemps. Les quelques exemples présentés datant de la période du début des années 90 attestent du lent délitement de nos institutions et sont des repères révélateurs de la responsabilité de tous les gouvernements et parlementaires qui se sont succédés.

Or chacun sait que « problème mal traité aujourd’hui qui demain vous maltraite. »

A chacun de juger.

Ce qui suit figure dans le livre Vote blanc La longue démarche Gérard Gautier Editions L’Echarpe 2007. Livre censuré par Didier Eugène responsable « informations politiques » Ouest-France.

Le sociologue Michel Croizier, en mars 1987 déclarait : …/… « L’État français est arrogant et la politique, mégalomane… Les Français en ont assez des gens qui croient tout savoir… »…/…

Charles Josselin, à l’époque président du Conseil général des Côtes d’Armor, également député, faisait part de ses états d’âme dans Globe… « marre de faire de la figuration à l’Assemblée Nationale. La piétaille ne sert qu’à voter des décisions par les mêmes dix personnes… Plus de débats ni même d’engueulades : on a tout juste le droit de se taire. »

Tous les médias traitaient chaque jour d‘une actualité autour des autos-amnisties et autres non-lieux dans des scandales tel que celui du Carrefour du Développement. Sans oublier les affaires de fausses factures qui, partout, fleurs vénéneuses d’une démocratie essoufflées, avec le printemps, fleurissaient. Tout ceci aidait à creuser un fossé béant entre les magistrats, les citoyens et leurs représentants.

Dans Ouest-France, Pierre Joly terminait ainsi un de ses articles dont j’appréciais souvent la tonalité : « Les hommes politiques ne retrouveront la confiance et une véritable audience que s’ils persuadent leurs électeurs de leur double volonté : traiter concrètement les problèmes du quotidien et ne pas se placer au-dessus des lois »

Car les politiques étaient conscients et certains réagissaient.

Ainsi le 10 janvier 1990, Alain Juppé déclarait avec conviction, sur France-Inter, parlant des « affaires » de celle mettant cette fois en lice le duo «Pasqua et Seguin»… « cela va augmenter le dégoût des Français pour une certaine forme de politique… » 

Affirmation qui tendait à confirmer qu’il savait déjà que les Français étaient écoeurés par le climat délétère ambiant.

Le 19 janvier 1990, Michel Noir, sur Europe 1 accentuait le trait en administrant un certain nombre de «ses vérités» concernant ses collègues: « les politiques et le R.P.R. en particulier ne sont plus crédibles dans l’opinion… …/… on ne s’occupe pas assez des préoccupations des Français mais, par contre, trop des problèmes internes des partis… »…/… 2/3 des parlementaires ne comprennent plus les querelles intestines… …/… il faut sortir de cette médiocrité.. »

Or, plus tard, au moment où Michèle Barzach et Michel Noir, se situant comme des rénovateurs de la vie publique, décidaient de larguer les amarres, de quitter le R.P.R. pour, dans une France malade, «provoquer un sursaut national» «douze députés» du Parti Socialiste «considérant la démocratie en danger» lançaient eux, le 11 décembre 1990, dans Le Monde, un manifeste «pour un nouvel humanisme en politique  » o

Les «douze socialistes» déclaraient …/… « La démocratie représentative est en danger si l’on en juge par le discrédit de la politique, à la dégénérescence des partis, au déclin du Parlement, à l’indifférence croissante des citoyens. » Ils dénonçaient «l’américanisation progressive des modes de vie et des comportements. » Ces parlementaires s’inquiétaient avec beaucoup de lucidité « d’une redoutable fracture sociale de la France …./… de la démocratie qui se dessèche, réduite à des techniques et détournée de ses objectifs. »

Pas question pour autant, pour eux, dans ce contexte « dans lequel il n’est plus possible de regarder ce spectacle de décomposition, d’observer ce bateau qui coule sans que ses passagers en aient conscience ou souci. » de quitter le monde de la politique …/… « Loin de nous la velléité de nous extraire d’un monde politique auquel nous appartenons…/… » « Mais notre devoir est de tenter de le réformer. Nous sommes nombreux et dans tous les partis, à ne plus nous reconnaître dans les pratiques actuelles. Mais nous croyons en la politique, c’est pourquoi nous entendons agir » …/… « il faut enfin, dans ce contexte nouveau, instaurer une pénalisation financière de l’ absentéisme des députés »… Ils se prononçaient «pour la promulgation d’une véritable déontologie pour réhabiliter la morale politique et par elle, les valeurs de la démocratie. »

Les signataires de cette déclaration avaient pour noms : Jean-Pierre Balligand, Jean-Michel Belorgey, Frédérique Bredin, Michel Francaix, Bertrand Galley, François Hollande, Jean-Yves Le Déaut, Jean- Yves Le Drian, Bernard Poignant, Ségolène Royal, Alain Vidalies, Jean-Pierre Worms.

Après de telles prises de position, émanant de tous les bancs de l’hémicycle, de volontés exprimées de vouloir se démarquer de la «fange» pour venir respirer un air plus sain, les citoyens étaient en droit d’attendre la remise en cause qui aujourd’hui est du domaine de l’urgence. Si toutefois cela n’est pas trop tard…

Malgré cela les partis réagirent pour tenter de reprendre le contrôle de la situation et de ces éléments perturbateurs. Cela ne tarda pas en effet.

Le Parti Socialiste quant à lui accueillit plutôt avec aigreur le manifeste des «transcourants.» Certains députés eurent des mots très durs pour fustiger les «empêcheurs de tourner en rond», ce qui, on le sait, évite d’avancer… « sans faire de vagues.»

Gérard Bapt déclara «qu’il était scandalisé : ils participent au trouble ambiant» Denise Cacheux, quant à elle, déclara : «ce petit groupe se donne des airs de Monsieur Propre et considère les autres comme des ripoux» Jack Lang, toujours moralisateur avouait, théâtralement, «avoir peu de goût pour le concert des pleureuses et des grincheux.» .

Le groupe parlementaire du R.P.R. concernant ses ouailles, «se déclarait, unanime, pour contester l’analyse des «rénovateurs .» Léotard en « fin connaisseur », choisissait son camp, et «lucidement» déclarait …/… « leur attitude n’a d’autres effets que d’ajouter la division à la confusion ( ce qui était « un aveu » [i][size]d’affaiblir l’opposition et de contrecarrer ses efforts pour préparer les conditions d’une alternance… »

Au sein du C.D.S. on apportait, avec mesure et prudence bien sûr, un soutien sous forme« d’un accord de principe ouvrant à une discussion avec tous ceux qui souhaitaient la rénovation» Il était fait état de la volonté de «passer des discours aux actes». 

Ce que les Français attendent toujours. Ils ne sont pas encore Tunisiens ou Libyens… mais pourraient rapidement le devenir !

2 – pourquoi les citoyens ne veulent plus voter.

En dehors de militants qui sont prêts à tout accepter de « leur parti » les citoyens, dans leur grande majorité – et ce quelle que soit leur inclinaison – ne peuvent plus supporter ce qui les distancie un peu plus chaque jour de ceux qu’ils ont mandatés pour les représenter.

Les citoyens ne font plus confiance aux partis politiques pour régler leurs problèmes et ceux de la Société. Ils n’ont pas plus confiance en leurs représentants dont ils pensent «qu’ils se servent avant de servir» pour assurer leur seule promotion sociale.

Lors d’une élection, le seul choix qui leur est offert est « entre un cheval borgne et un aveugle »… à savoir reprendre à chaque fois, en alternance, les mêmes qui ont déjà failli et… recommencer pour les mêmes résultats !

Le vote est un choix et ce dernier aujourd’hui n’existe plus – absence de proportionnelle, relèvement des seuils, mise en place du bipartisme voire d’un parti unique. Les électeurs considèrent que la Démocratie leur a été « confisquée » par les politiques et qu’ils ne sont plus représentés. 

Ils n’ont plus d’espoirs en un changement radical qui puissent faire renaître l’expression de la Démocratie.


Les citoyens pensent que si les politiques ne sont pas « tous pourris »… «Ils sont tous complices!» 

Les Français n’acceptent plus 

- la non reconnaissance du vote blanc comme ayant valeur de suffrage exprimé et ne veulent pas du vote obligatoire

- le fossé qui se creuse chaque jour un peu plus entre les discours politique et la nature de leurs problèmes et préoccupations au quotidien.

- la professionnalisation de la vie politique, le carriérisme et le corporatisme de ses représentants.

- de voir les partis rester sourds à leurs aspirations légitimes.

- le climat délétère, maffieux des arcanes du pouvoir, l’existence de trop nombreuses affaires.

- l’enrichissement « sans cause » des partis politiques grâce à la loi de 1995 de financement public et les «abus de position dominante» sur leurs propres élus.

- le centralisme parisien et jacobin, le manque de reconnaissance des Régions, de respect de leurs Territoires (en Bretagne problème de sa réunification), de leur identité, de leurs langues régionales et/ou minoritaires

- le cumul des mandats et l’absentéisme qui en découle.

- le mépris affiché à leur endroit par les élus en dehors des périodes électorales.

- la politique politicienne

- d’être dupes «des désaccords de façade.»

- les élus qui votent des lois et ne les respectent pas

- le véritable «système oligarchique» existant en France

- les privilèges scandaleux des élus

- en cette période de crise, l’utilisation anarchique et scandaleuse des fonds publics et d’avoir à « faire seuls » les efforts nécessaires sans que leurs « représentants » prennent leur part.

- d’assister chaque jour, impuissants, aux attaques portées, sans aucun discernement, par volonté de les offrir «au Marché,» contre tous les services publics dans les secteurs de l’éducation nationale, de la santé publique, de la sécurité.

- le délabrement de leur système de protection sociale.

- l’américanisation du Pays

- les grandes manœuvres et autres gesticulations de «postulants à la candidature» de tous les partis qui ont déjà démontré, en son temps, leur incapacité à tenir leurs promesses

- de donner un « blanc seing » à des élus qui agissent comme des «commerçants qui n’assureraient pas le service après-vente. »

- les relaxes, les classements sans suite, pour cause de vices de forme « providentiels », de « longueur des procédures » de la « responsabilité sans culpabilité », et des « condamnations dispensées de peine ».

- la politique de répression au lieu de la prévention

- les arrangements financiers, comme dans l’affaire des emplois fictifs, entre « petits amis » de droite et de gauche, qui s’entendent «comme larrons en foire» pour gruger les contribuables en leur infligeant une triple peine et faire entrave à la Justice qu’ils devraient faire respecter.. .

- les «amnisties» dont bénéficient – grâce à leurs collègues – les élus qui sont condamnés dans des affaires de corruption, de blanchiment d’argent.

- de voir s’accélérer les atteintes portées par son instrumentalisation à la vie associative reposant sur le bénévolat, que l’on veut faire entrer dans le secteur marchand ou institutionnel. Ce qui porte atteinte à la Démocratie.

- de voir des procureurs de la République dépendre pour l’avenir de leur carrière directement du seul Pouvoir politique en place.

- la collusion entre les politiques et les médias « aux ordres » et de voir toujours les mêmes tenir les mêmes arguments, faire les mêmes promesses devant les mêmes journalistes (?) qui sont oublieux de leurs responsabilités.

En dehors des contacts que j’ai en permanence grâce à l’association Blanc c’est exprimé, je participe à des salons du livre et autres manifestations populaires. Je suis amené ainsi, à rencontrer de très nombreuses personnes de tous âges, appartenant à différents milieux sociaux, économiques, professionnels, culturels de toutes tendances.

Le catalogue ci-dessus qui n’est malheureusement pas exhaustif. donne un panorama fidèle du ressenti négatif de la population sur ses représentants et sur les partis politiques.


Il semble toutefois important de dire que pour réduire les abstentions il n’est pas nécessaire d’introduire le vote obligatoire.

Il suffit de supprimer les causes – dont la plupart est énumérée plus avant – qui les amènent à déserter les bureaux de vote pour voir les citoyens revenir vers les urnes.

Mais prendre en compte les causes est, il est vrai, se mettre soi-même…en cause ! Alors.


3 – l’absence de la reconnaissance du vote blanc : un déni de l’expression démocratique


Il est bon de se souvenir que le vote blanc est né en tant qu’expression au cours de la période révolutionnaire, lorsqu’a été systématisé le vote par bulletin. Il n’a été, séparé jusqu’alors, assimilé aux votes nuls qu’en 1852, de par la volonté de Napoléon III premier président de la République dans le cadre de mesures prises « pour empêcher l’expression de l’opposition du moment et du peuple ! »

Ce qui donne aujourd’hui toute sa légitimité au vote blanc.

En refusant sa reconnaissance, les parlementaires se situent volontairement, en « opposition aux citoyens »… donc à la Démocratie.

L’association Blanc c’est exprimé œuvrant depuis 1989 pour la reconnaissance de cette expression ne peut que s’étonner de voir figurer ce deuxième volet dans la mission du Groupe d’études sur l’abstention et le vote blanc.


« La gesticulation intelligente »

Depuis la loi de 1995 de financement public des partis politiques, véritable instrument de la néfaste, «globalisation politique» après celle économique et de son corollaire, la montée en puissance du bipartisme en France, l’expression « gesticulation intelligente » peut être étendue à une posture de plus en plus fréquente de nos politiques. Ces derniers se trouvant sous le coup d’un abus de position dominante de la part de leur parti, seul « répartiteur des fonds publics ! » Tu bouges, tu meures !


Aussi faut-il «montrer que l’on existe, libre et responsable alors que l’on sait qu’il n’en est rien !»

Ce constat s’appuie sur le fait que les parlementaires subissent et acceptent pour éviter «d’être oubliés » lors d’une future investiture, par leur « parti-financier. » Ils connaissent de ce fait, les limites, très courtes de leurs possibilités d’engagements. Cela en fait souvent de viles serviteurs, des « godillots sans dignité »

Aussi, pour apparaître, médiatiquement, comme des défenseurs de leurs électeurs et de leurs régions, ils sont amenés à présenter des propositions de lois, alors même qu’ils savent très bien que leur propre parti et ses troupes iront à leur encontre.

Cela peut s’appliquer également à une initiative stratégique de leur tutelle financière. Là, les parlementaires, « bons petits soldats » sont utilisés pour faire « des effets d’annonce » voire lancer des débats dénués d’intérêts pour « abuser la galerie. »

La démonstration éclatante en a été faite à la fin de 2002, après la «grande frousse du 21 avril.»

Cela s’est déroulé aussitôt que l’annonce, « prématurée,» ait été faite par Jean-Pierre Abelin du prochain dépôt, qu’il ne fit que plus tard, d’une proposition de loi concernant la reconnaissance du vote blanc Avant même qu’il ait pu le faire, Thierry « marionnette » Mariani, le devança, en compagnie d’une cinquantaine de ses collègues, le 24 septembre.

A la suite de cela et pour brouiller le débat et les responsabilités, 5 autres propositions de loi ayant, presque à la virgule prés, le même texte, furent présentées avec souvent les mêmes signataires, certains, mascarade, figurant sur plusieurs. L’une, présentée par le parti socialiste portait en plus sur le vote obligatoire.

Tout cela pour arriver au scandaleux et indécent débat, véritable imposture démocratique, du 30 janvier 2003 dont il faut préciser qu’il était le premier depuis 1852 sur le sujet. Il se déroula devant une petite trentaine de députés et une loi « séparant, au niveau de leur comptabilisation, les votes blancs des votes nuls » fut votée.


Elle n’a jamais été inscrite en deuxième lecture et reste lettre morte.

Curieusement, depuis cette date et surtout après les dernières cantonales une dizaine de propositions ont été présentées par des parlementaires ignorants qu’une loi avait été votée, et qu’il leur appartenait d’en demander l’inscription en deuxième lecture et de faire état des amendements souhaités!

Aussi, qu’un Groupe d’études soit mis en place concernant le vote blanc apparaît comme « une guignolade supplémentaire. »

Pour connaître tous les tenants, aboutissants et arguments présentés par l’association depuis 1989 il suffit aux membres de ce Groupe d’études de lire avec attention le rapport n°564 de janvier 1993 dont le rapporteur était Gérard Vignoble.

Il leur suffit également de lire le compte-rendu de la séance publique du 30 janvier 2003. Il est vrai que cette dernière s’étant déroulée devant une petite trentaine de députés, beaucoup, aujourd’hui ignorent tout de ce qui a été une mascarade républicaine.

Or aujourd’hui le couvert est remis.

Lors de chaque élection, l’association diffuse largement vers les médias des communiqués dans lesquels après avoir rappelé les « trop nombreuses » raisons de nature à provoquer une désertion des urnes, figure – pour diminuer le nombre des abstentions – un appel à voter qui depuis 1989 prend, à quelques exceptions prés, toujours la même forme!

malgré tout cela, du fait des enjeux

IL FAUDRA VOTER !

VOTEZ POUR LE CANDIDAT DE VOTRE CHOIX
CELUI QUI CORRESPOND A VOS INCLINAISONS
MERITE VOTRE CONFIANCE !

SI AUCUNE PROPOSITION NE CORRESPOND A VOS ATTENTES
ET
QUE VOUS SOUHAITIEZ VOUS ABSTENIR…
NE LE FAITES EN AUCUN CAS !

Ne faites pas le jeu des politiciens…
Ils se moquent de votre défection :
l’ important pour eux est d’être élu !

NE RENONCEZ PAS A VOTRE DROIT !

Demain vous ne l’aurez peut-être plus !

NE VOUS ABSTENEZ PAS !

VOTEZ BLANC MAIS VOTEZ !

VOTER EST UN DROIT ! C’EST AUSSI UN DEVOIR !

Du fait de son caractère civique « non partisan » l’association qui regrette la création « d’un parti blanc » qui est une perversion de sa démarche reste vigilante, comme devraient l’être tous les citoyens, à tout ce qui peut atteindre ou améliorer l’expression de la Démocratie.

La reconnaissance du vote blanc est un élément fondamental de son initiative. Les électeurs attendent que cette expression soit reconnue, validée.

Par contre la conditionner au « vote obligatoire » ne peut être accepté.

Ceci découle de la logique et du bon sens. Le vote est c’est certain, un droit, chèrement acquis bien souvent. Les femmes n’y ont eu accès que très tardivement d’ailleurs
.
L’on ne peut qu’encourager toute initiative qui serait de nature à ramener les Français vers les urnes. Cela ne doit pas pour autant faire accepter que soient prises des mesures qui ne traiteraient, comme c’est une fâcheuse habitude dans notre Pays, que les conséquences sans se préoccuper des causes.

Ce qui en l’occurrence serait une nouvelle fois, le cas.

Si le vote obligatoire était la « panacée universelle » cela se saurait. Il est d’ailleurs très peu répandu.

En Belgique il est remis en cause. Ainsi le sénateur Vincent Van Quickenborne a-t-il déposé une proposition de loi dans ce sens le 24 novembre 1999.
L’exposé des motifs est clair :

« La grave crise de confiance de ces dernières années appelle de profondes réformes. Seules une nouvelle culture politique ainsi qu’une démocratisation et une modernisation poussées de notre système politique peuvent rétablir la confiance dans les institutions de notre pays. C’est pourquoi il y a lieu de supprimer le plus rapidement possible l’obligation de vote aux élections provinciales et communales.
Dans un système électoral libre, le droit de vote est considéré comme un devoir social, et ceux qui voudront exercer ce droit fondamental effectueront un choix plus réfléchi. Le remplacement de l’obligation de vote par le droit de vote implique ¬cela va de soi ¬ la suppression des sanctions qui frappent le non-respect de l’obligation de vote. »

Par ailleurs, à partir du moment où l’on accepte l’idée de rendre le vote obligatoire il faut, dans le même temps, imaginer les sanctions à appliquer en cas de manquement… et leur application.

Les personnels nécessaires et les coûts impressionnants découlant du suivi administratif de la gestion des contrevenants n’iraient sans doute pas dans le sens de l’allègement indispensable du poids de la fonction publique.

Aussi en France le vote est un droit. Il doit le rester !

Il est une proposition qui simplifierait tout. Il s’agirait de présenter sa carte d’électeur lors d’une demande faite auprès d’un service public lors d’une démarche administrative ou pour obtenir un droit à aide publique. 

Mais le plus important est de mettre en place des mesures concrètes qui soient de nature à supprimer les causes de leur éloignement de ceux qui réclament leurs suffrages mais ensuite les ignorent et souvent les méprisent

Concernant le vote blanc qui n’est pas un vote nul, ce dernier doit être respecté car il a très souvent un sens, contrairement à ce qui est parfois affirmé par certains politologues, »(?) ce n’est pas une abstention masquée, c’est une volonté affirmée de remplir son devoir d’électeur, c’est un vote véritable, responsable, réfléchi, un acte civique!

Il marque très souvent la volonté des électeurs de sanctionner les manquements des élus qui amènent les abstentionnistes à déserter le chemin des urnes.