OBÉSITÉ, … LE POIDS DES MAUX

 Le texte ci-dessous  a été écrit le 16 mai 2003

Il semble être, malheureusement, plus que jamais, d’actualité. Cela valant, certes pour les humains mais également pour…l’ État. Depuis des années l’obésité fait recette. Le plat est remis sur la table et prend chaque année, crise économique aidant, un peu plus d’embonpoint.

 A l’approche des beaux jours, comme chaque année, il n’est point de journaux, de magazines, de  médias de toutes sortes qui ne s’emparent du sujet…de la «surcharge pondérale». Toutes les recettes sont divulguées pour connaître les mille et une façons de retrouver la ligne perdue.. en perdant les quelques kilos superflus. Cela pour profiter au maximum des bains de soleil. L’idéal marketing est d’ailleurs souvent dévoilé, sur «toutes les coutures» par des «top models» décharnés, représentation  de ce que sont les canons de la beauté en ce début de 3° millénaire.

Loin, il faut le dire, des Rubens voluptueux d’une autre époque.

C’est un fait acquis que l’obésité, reconnue par l’O.M.S comme épidémie mondiale, envahit  les grands pays industrialisés. Si, pour certains, elle est un véritable «fléau» elle fait, dans le même temps s’arrondir la fortune de toutes les salles de body building, des salons d’esthétique, cabinets de nutritionnistes et autres psys.

Ce phénomène sociologique préoccupe même les gros bonnets de ce Monde. Ainsi le président BUSH, peu de temps avant de s’attaquer à l’Irak, alarmé par le fait que 61% d’Américains sont en état de surcharge pondérale n’a pas hésité, sans en appeler à l’O.N.U, a dénoncer ce nouvel ennemi…(*)

Au temps du colonialisme le symbole, manipulé, de l’opulence du capitalisme occidental  était représenté par un poussah poussif, dans un pousse-pousse tiré par un indigène famélique…

Aujourd’hui en même temps que les comptes en banques se gonflent, la sveltesse de la silhouette est la norme des nantis. Aussi, considérant que l’obésité prend de l’expansion  dans tous les pays sur le chemin de la prospérité, on se demande s’il ne serait pas sage de les laisser continuer à «se serrer la ceinture»?

Mais la prise de poids reste, dans de nombreux domaines, paradoxe, malgré tout, la norme. L’on pourrait dire l’énorme.

Oubliée «l’échelle humaine»… on ne pense plus que «taille critique»… qu’il faudra bien remettre un jour à la…bonne dimension?

Sous la pression de la globalisation de l’économie déjà responsable, pour partie, de l’obésité des individus, les entreprises, atteintes par la fièvre du syndrome de la grenouille de la fable, font une course effrénée à la prise de rondeurs.

Elles absorbent, dévorent, ogresses mangeuses d’hommes, à coups de fusions pour mieux dégraisser ensuite. Cela pour retrouver une ligne de bénéfices acceptable par leurs porteurs d’actions… dont l’œil est rivé sur la prise d’embonpoint de leurs portefeuilles.

Les villes tentaculaires, gonflent comme baudruches, pourtant prêtes à l’explosion, sans retenue, vidant les campagnes du bon vivre pour ensuite expulser vers leurs extérieurs quartiers ceux qui demain, enfleront les statistiques de la pauvreté, de l’insécurité…de l’obésité.

Rien n’échappe à cette compétition de gonflette.

L’ État, mammouth boulimique, à court de nouvelles recettes pour assouvir sa fringale, au lieu de se mettre au régime, tente de répartir sa charge pondérale sur d’autres collectivités…

Même l’U.M.P. pourtant au bord de l’indigestion, même les parlementaires boudinés dans la lourdeur de leurs multiples mandats les rendant impotents, en reprendraient bien encore un peu, juste un peu…

Or la graisse, c’est connu, fige….

Alors à quand une bonne remise en forme de tout l’ensemble?

(*) A.F.P. 20 juin 2002

Le poème écrit en 2006 dont lien suit figure dans le recueil «Errances choisies» 2011