PREAMBULE
L’idée de créer, en 2011, à l’Assemblée Nationale, un groupe «Etude vote blanc abstention… sur les raisons du divorce entre les Français et leurs représentants» est due à l’initiative de Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor. Ce dernier m’avait demandé le 15 juin si j’acceptais de rencontrer le futur président de ce groupe d’études, Jean-Philippe Maurer. Je lui avais fait part de mon étonnement et donné mon accord de principe en émettant toutefois des réserves fondées sur «les expériences et autres déconvenues» vécues depuis 1989. Depuis les contacts ont cessé.
Le premier objectif fixé par les membres était d’analyser«ce qui motive les Français à ne pas aller voter?» Se poser la question était la démonstration, à la limite du grotesque, de la distance qui sépare la classe politique des citoyens, le reflet du manque d’écoute et de considération qui était porté à ces derniers.
Aussi, pour éviter aux membres de ce Groupe d’études, de perdre du temps et surtout d’oublier un certain nombre de raisons légitimes, que les Français ont de ne plus leur faire confiance, je leur ai apporté ma contribution bénévole.
A noter que le groupe, créé le 14 juillet 2011, ses membres étant informés, ne s’est jamais constitué.
Comme le soulignait avec justesse, en janvier 2003, Hervé de Charrette lors de la réunion de la Commission des lois de l’assemblée nationale, en évoquant la reconnaissance du vote blanc «Certes, il est difficile pour les femmes et les hommes politiques de reconnaître publiquement que le système démocratique qu’ils contribuent à bâtir n’est pas entièrement satisfaisant et qu’il ne permet plus l’adhésion de toute la communauté nationale. Mais il serait encore plus dangereux de demeurer longtemps encore, sourd aux aspirations légitimes de l’opinion publique»
Depuis il y a eu la loi de 2014 qui sépare les votes blancs des votes nuls mais sans pour autant leur donner valeur juridique de suffrage exprimé.
A savoir qu’aujourd’hui un vote blanc n’a pas plus de valeur qu’une… abstention.
Ce qui va ajouter, au catalogue des bonnes raisons qu’ont les citoyens…de s’abstenir.
La responsabilité en revenant totalement aux partis et aux parlementaires
Les Français, responsables, n’acceptent plus de la part des politiques
- la non reconnaissance du vote blanc ayant valeur juridique de suffrage exprimé (85% le souhaitent
- d’être obligés de voter par défaut. Le seul choix qui leur est offert est «entre un cheval borgne et un aveugle»… à savoir reprendre à chaque fois, en alternance, les mêmes qui ont déjà failli et… recommencer
- le cumul des mandats et l’absentéisme qui en découle.
- la professionnalisation de la vie politique, le carriérisme et le corporatisme de ses représentants.
- l’absence de proportionnelle et le relèvement des «seuils» permettant de participer à un deuxième tour lors des élections. C’est un déni de Démocratie. Or le Conseil constitutionnel « Des seuils trop hauts sont de nature à entraver l’expression de nouveaux courants d’idées et d’opinions. » (Conseil constitutionnel – 2003)
- le centralisme parisien, le manque de reconnaissance et le charcutage des Régions, de respect de leurs Territoires, de leur culture, de leur identité, de leurs langues régionales et/ou minoritaires
- le fossé qui se creuse chaque jour un peu plus entre les discours politiques et la nature de leurs problèmes et préoccupations au quotidien.
- les «amnisties» dont bénéficient – grâce à la complicité de leurs collègues – les élus qui sont condamnés dans des affaires de corruption, de blanchiment d’argent.
- le constat de voir les partis rester sourds à leurs aspirations légitimes.
- le climat délétère, maffieux des arcanes du pouvoir, l’existence de trop nombreuses affaires.
- l’enrichissement «sans cause» des partis politiques grâce à la loi de 1995 de financement public et les «abus de position dominante» sur leurs propres élus.
- le mépris affiché à leur endroit par les élus en dehors des périodes électorales.
- les élus qui votent des lois et ne les respectent pas eux-mêmes
- le véritable «système oligarchique» existant en France
- les privilèges scandaleux des élus et en cette période de crise, l’utilisation anarchique et scandaleuse des fonds publics et l’obligation d’avoir à «faire seuls» les efforts nécessaires sans que leurs « représentants » prennent leur part.
- les grandes manœuvres et autres gesticulations de «postulants à la candidature» de tous les partis qui ont déjà démontré, en son temps, leur incapacité à tenir leurs promesses
- de donner un «blanc seing» à des élus qui agissent comme des «commerçants qui n’assureraient pas le service après-vente.»
- de voir s’accélérer les atteintes portées à la vie associative qui repose sur le bénévolat par les Collectivités qui l’instrumentalisent, que l’on veut faire entrer dans le secteur marchand ou institutionnel.
Ce qui porte atteinte à la Démocratie participative.
Ce catalogue est accompagné de propositions de réformes «Pour une Société plus juste»: http://www.blanccestexprime.fr/?p=521
Saint-Brieuc 3 novembre 2016
COURRIEL : blanccestexprime@orange.fr