DEMOCRATIE Le passé éclaire le Présent LES « UNES » EN PERIL!

Texte écrit le 7 mars 2001                                                                                                                      A noter que cet article n’a pas généré de réactions…  

Les avancées tentaculaires de la « globalisation économique », de la « mondialisation » pour certains, se font ressentir de plus en plus pressantes, à tous les niveaux, dans tous les secteurs d’activités. La course à la « taille critique » a des conséquences lourdes pour le présent, incalculables mais prévisibles pour l’avenir.

Dans la plupart des cas elles ne sont pas, il faut le dire, porteuses d’un avenir faisant la part belle à l’humanisme.

Il n’est point de domaines qui ne soient concernés, touchés. Tel qui, hier, se pensait à l’abri, grâce à sa propre puissance se trouve, aujourd’hui, confronté aux agressions de plus forts que lui.

La stratégie, bien huilée, des grands groupes est toujours la même. S’appuyant sur une omniprésente réglementation européenne, née parfois du lobbying de puissances qui, elles, ne le sont pas toujours, les candidats « à toujours plus de profits » jettent leur dévolu sur de petites et moyennes unités, qui leur portent ombrage.

Ils sont aidés, parfois, dans leur quête par le « soutien objectif » des pouvoirs publics. En effet les services de l’ Etat, par leurs contrôles qui confinent dans certains cas à du « harcèlement administratif » jouent un rôle évident dans la fragilisation des entreprises visées par les prédateurs. Le secteur bancaire ne peut s’exclure de responsabilités dans la situation rencontrée. La disparition se fait  par ingestion ou simple dissolution. Dans l’hypothèse la plus favorable,  le meilleur de l’entreprise est gardé.

Cela au nom des nécessaires restructurations.

« Le reste, » salariés, savoir-faire,  est laissé pour compte.

Dans les métiers de l’environnement, la boulimie insatiable des grands groupes a déjà « porté ses fruits. » Après avoir éliminé les petites entreprises, ce que l’on peut appeler des monopoles, raisonnent ensuite en « gestionnaires » des centres de tris que les collectivités ont été amenées à créer et dont ils sont, souvent, les adjudicataires.

Et là, miracle de la finance, ce qui hier rapportait et faisait vivre de nombreux salariés, apparaît comme « peu rentable »…Les profits n’étant jamais assez grands, car c’est de cela qu’il s’agit, ils en appellent, ce qui peut se concevoir sur le fond, pour que les « pollueurs soient les payeurs » et suggèrent la création « d’écotaxes. »

Pour se persuader que ce scénario n’est pas le fruit d’une imagination fertile, il faut savoir que le ministère de l’Environnement prépare actuellement un décret visant à donner une « deuxième vie » aux prospectus, publicités et journaux. Pour cela les « émetteurs » de papier seraient appelés à payer « une taxe correspondant au coût de la récupération et du tri. » De l’ordre de 4 centimes pour un journal. (O.F. du 25 janvier 2001)  Cela pour « financer » les centres de tri gérés… par les « grands groupes » La boucle est bouclée.

En effet, il semble bon de rappeler, en cette année du centenaire de la loi concernant les associations que dans un temps qui n’est pas lointain, une partie des recettes permettant justement à ces structures d’exister, de conserver leur indépendance était la…collecte et le tri de papiers, de journaux.

Des associations d’insertion, dan certaines villes, (à Rennes par exemple…) s’étaient même investies dans ce secteur. Elles faisaient œuvre utile. Ensuite les tarifs d’achats ont diminué, jusqu’à devenir  négligeables voire dérisoires.  Le recyclage du papier a ensuite, conséquence directe, fortement chuté. Les centres de tris, par contre, se sont développés devant l’abondance des « déchets. »

Ce phénomène a également touché les entreprises. Ainsi, et pour preuve, cet exemple d’un industriel breton travaillant dans l’environnement qui avait une cinquantaine de tonnes de cartons à traiter.

Il se rapproche d’un récupérateur de sa ville qui lui donne ses conditions :           » prise en charge contre un coût de 150 Francs la tonne livrée sur le chantier. »

L’industriel fait appel à une deuxième entreprise, située à environ 150 kilomètres. Celle-ci fait partie du « même groupe » que la précédente. L’offre, là est alléchante : on lui offre, pour la même prestation…100 francs de la tonne.

Une différence de 250 francs qui se justifie par le simple fait qu’il existe, ce qui n’est déjà plus le cas dans la première localité, dans la zone du deuxième récupérateur  une entreprise indépendante que certains voudraient bien amener à la raison. Cela au point, d’entendre quelques « dirigeants » déclarer : « peu importe le prix qu’il offre, on sera toujours au dessus de ses propositions… »

Une situation de monopole cela se construit.

Dans le domaine particulier de la production du papier journal, la concentration s’est, depuis quelques années, réalisée. Cela a entraîné, au nom du seul credo de la rentabilité, les entreprises papetières à considérer le papier journal comme ayant peu de rapport et à le délaisser dans leurs gammes de fabrications. Le papier journal, outre qu’il commence à manquer cruellement aux professionnels, subit de plus une flambée des prix, qui risque de durer. Elle est, en effet, due aux exigences des producteurs réunis dans un véritable cartel qui peut imposer ses lois.

Cet état de fait auquel il faut ajouter les conséquences du décret en cours d’élaboration risque de porter un coup mortel aux  médias écrits. Et avec eux, il ne faut pas l’oublier, à la démocratie. Certaines parutions, malgré les subventions de l’ Etat pour les soutenir, cherchez la cohérence, ne vont pas survivre.

 Or « lorsqu’un journal meurt c’est un peu de démocratie qui disparaît. »

La démocratie  mise en péril par la globalisation?

Comme bientôt les « UNES »…

 

Gérard GAUTIER                                                                                 

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